Nom ou surnom : Ilona Detroyat (PROFIL INSTAGRAM)

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Veuillez décrire votre expérience. Comment cela a-t-il commencé ? Quelles en ont été les conséquences pour vous ? :

Mon expérience avec le harcèlement scolaire a commencé très tôt, dès l’école primaire. Après avoir redoublé, j’ai été la cible de moqueries constantes. On me traitait de "moche" et de "débile". J’ai changé d’établissement, pensant que ça irait mieux, mais le harcèlement a continué. Au collège, c’est devenu encore plus grave. J’étais dans la même classe que ma cousine, et avec sa copine, elles ont monté toute la classe contre moi. Elles ont même réussi à faire croire que c’était moi la harceleuse, alors que j’étais celle qui souffrait en silence. À cause de cela, j’ai été faussement accusée et injustement considérée comme une élève à problème. Je subissais quotidiennement des humiliations : on me mettait à terre, on salissait mes affaires, et en cours d’arts plastiques, on me forçait à faire le ménage à la place des autres pendant que tout le monde se moquait. Cette période m’a profondément blessée. Les conséquences ont été lourdes : perte de confiance en moi, anxiété, solitude. Mais malgré tout cela, j’ai décidé de me relever. Aujourd’hui, je m’engage contre le harcèlement scolaire, pour montrer qu’il est possible de transformer la douleur en force et que personne ne mérite d’être traité comme je l’ai été.

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Comment cette période a-t-elle affecté votre bien-être émotionnel, vos relations ou votre scolarité/travail ? :

Cette période m’a énormément affectée sur le plan émotionnel. Je me suis beaucoup isolée, je ne parlais presque plus, même chez moi. J’avais perdu confiance en moi et j’avais l’impression de ne plus avoir ma place nulle part. À l’école, j’étais constamment en stress, ce qui a forcément eu un impact sur ma scolarité. J’avais du mal à me concentrer, je me sentais épuisée mentalement. Cette souffrance a aussi nui à mes relations avec les autres .je n’osais plus faire confiance, de peur d’être à nouveau trahie ou rejetée.

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Avez-vous cherché de l'aide ? Si oui, où l'avez-vous trouvée et cela vous a-t-il aidé ? :

Oui, j’ai cherché de l’aide, mais cela n’a pas été facile. À l’époque, peu de personnes me prenaient vraiment au sérieux. Je me suis souvent sentie seule face à ce que je vivais. J’en ai parlé à des adultes, mais les réponses étaient souvent minimisées ou ignorées. On me disait que "c’était des histoires d’enfants" ou que "je devais m’endurcir". Avec le temps, j’ai trouvé de la force en moi, mais aussi auprès de quelques personnes bienveillantes qui ont cru en moi. C’est grâce à mon entourage plus tardif, à des rencontres positives et à mes engagements personnels que j’ai réussi à me reconstruire. Aujourd’hui, ce que j’ai vécu me pousse à tendre la main à ceux qui traversent ce genre de situations, pour qu’ils ne se sentent jamais aussi seuls que moi je l’ai été.

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Si vous pouviez donner un conseil à une autre victime ou à une personne qui est témoin de harcèlement, quel serait-il ? :

Si je pouvais donner un conseil à une personne victime de harcèlement, je lui dirais . tu n’es pas seule, même si tu as l’impression que personne ne te comprend. Parle, même si c’est difficile. Garde en tête que ce que tu vis n’est pas de ta faute et que tu mérites le respect comme tout le monde. Ta souffrance est réelle, elle compte. Et à quelqu’un qui est témoin de harcèlement, je dirais. ne reste pas silencieux. Même un petit geste, une parole, ou le fait de prévenir un adulte peut tout changer pour la personne harcelée. Le silence fait autant de mal que les actes. Ose agir.